BLISS est un casque de réalité virtuelle qui a pour but d’aider nos patients à réduire leur douleur ou anxiété.
Interview de Delphine Sambourg, Cadre de Santé des services de Réadaptation Cardiaque et Réhabilitation Respiratoire.
Comment avez-vous démarré l’utilisation du casque Bliss ?
Suite à une réunion sur le casque Bliss fin avril 2022, j’ai échangé avec Claire Rouffiat, la cadre du service d’hôpital de jour d’oncologie, sur l’utilisation dans son service, et j’ai été convaincue des bénéfices pour nos patients.
La situation en Réadaptation Cardiaque était particulière, nous n’avions très peu de moyens en interne pour soulager le stress et l’anxiété des patients, en dehors des traitements médicamenteux. Le casque de réalité virtuelle est alors apparu comme une évidence, un outil complémentaire à tester immédiatement.
J’ai alors sollicité Céline Bernier, responsable qualité du 3C (Centre de Coordination en Cancérologie Sud-Ile-de-France) présente dans nos locaux, pour être formée, et toute l’équipe a pu le tester à cette occasion.
Quel type de patients avez-vous ciblé ?
En Réadaptation Cardiaque, il n’y a pas forcément de soins très douloureux qui ne puissent être gérés par la voie médicamenteuse. En revanche, le stress et l’anxiété ont un impact très fort sur le risque d’accident cardio-vasculaire. Nous avons donc choisi de cibler des patients volontaires, avec un fort niveau de stress afin de les amener à se détendre et se relaxer.
Pour la Réhabilitation Respiratoire, le cas de figure était un peu différent car nous avons une psychologue, et les patients la sollicitent en premier lieu. L’utilisation s’est faite progressivement auprès de ces patients.
Quels sont les résultats que vous avez obtenus ?
Ils sont très positifs ! Les patients ont ressenti une vraie relaxation, une réduction de leur stress et de leur anxiété. Ils réclament maintenant ces séances régulièrement.
On m’avait informé des potentiels effets secondaires comme les vertiges ou des nausées, et nous en avons eu un peu, mais cela reste marginal.
Il y a 2 univers possibles avec le casque BLISS : un univers virtuel et un autre plus réel (dans la mer ou la savane par exemple). Avec les patients, nous avons affiné l’usage de ces univers, en fonction de leurs appétences, ou de la situation qu’ils vivent.
Au fil des semaines, nous avons pu cibler 2 utilisations principales : après les séances d’activités physiques pour une détente complète et pour faciliter le relâchement total. L’évasion procurée par la réalité virtuelle complète le bien-être que l’on ressent après le sport.
Certains patients l’utilisent aussi le soir, pour faciliter l’endormissement et l’apaisement.
Quels sont les impacts d’organisation côté soignant ?
L’équipe a été facilement convaincue après l’avoir testé. La prise en main n’est pas très compliquée et médecins comme soignants voient effectivement l’utilité de cet outil, et sollicitent son utilisation.
Concrètement, nous avons un planning hebdomadaire, sur lequel nous notons les patients qui en ont besoin, puis nous sollicitons l’emprunt du casque, qui circule entre plusieurs services.
En moyenne, il est utilisé 5 à 6 fois par semaine en Réadaptation Cardiaque, et de façon plus ponctuelle en Réhabilitation Respiratoire.
Avez-vous des conseils à donner aux équipes qui souhaiteraient mettre en place des séances de réalité virtuelle avec ce casque ?
Allez-y ! C’est un outil apprécié des patients, qui permet un réel bénéfice sur les niveaux de stress et d’anxiété. Il est facile d’utilisation, il faut simplement que les équipes l’aient bien testé eux-mêmes auparavant.
Cela leur permet d’être plus à l’aise pour conseiller et guider les patients dans la mise en route de l’appareil.
Quelle est la suite prévue pour vos services ?
Les infirmières de nuit sont progressivement formées par la cadre de nuit, afin de pouvoir le proposer aux patients dans leurs services. On sait que les angoisses ressortent encore plus la nuit, cela pourrait aider certains patients à s’apaiser et mieux s’endormir.
Merci à D.Sambourg pour ce retour d’expérience !
